Philippe Pozzo di Borgo est décédé à Marrakech en juin 2023 à l’âge de 72 ans, dans un état de paix presque poétique. L’homme qui s’était fait connaître grâce au film Intouchables laisse derrière lui un héritage remarquablement humain. Il ne s’est jamais défini au cours de sa vie par son handicap, mais plutôt par sa capacité à inspirer les autres. Sans fanfare ni agitation, cet homme extraordinaire a quitté la scène qu’il avait marquée de façon indélébile, avec une pointe d’ironie.

Sa mort était presque une conséquence naturelle des complications accumulées au cours de trois décennies de tétraplégie, même si aucune cause spécifique n’a été mentionnée dans les communiqués de presse. Son existence quotidienne, ponctuée de souffrances invisibles et de soins constants, ne l’a jamais empêché d’aller de l’avant. Cependant, ces faiblesses cumulées ont très probablement joué un rôle silencieux dans son décès.
Informations essentielles concernant Philippe Pozzo di Borgo
Catégorie | Détail |
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Nom complet | Philippe Pozzo di Borgo |
Date de naissance | 14 février 1951 |
Lieu de naissance | Tunis, Tunisie française |
Date de décès | 1er juin 2023 |
Lieu de décès | Marrakech, Maroc |
Cause probable du décès | Complications liées à une quadriplégie de longue durée |
Profession | Directeur de Pommery, écrivain, conférencier |
Source vérifiée |
Sa vie a été bouleversée par un accident
Un accident de parapente en 1993 a complètement bouleversé la vie de Philippe. Il a lutté intérieurement, souffrant de douleurs, de solitude et tentant de se suicider après être devenu tétraplégique. Mais il n’a pas été abattu par ce coup du sort cruel. Au contraire, cela a révélé une facette plus résiliente et profondément humaine de sa personnalité. Il a ensuite rencontré Abdel Sellou, un ancien criminel qui allait prendre soin de lui et devenir son ami pour la vie. Ils ont développé une amitié surprenante mais incroyablement forte.
Ironiquement, c’est cette rencontre improbable et authentique qui l’a rendu célèbre. Dans Le Second Souffle, un roman à succès adapté au cinéma sous le titre Intouchables, il raconte leur histoire. Le fait même que cette œuvre soit inspirée d’une réalité brute, celle d’un homme faible mais pas vaincu, a ému des millions de spectateurs.
Une voix dans les débats sur l’éthique et la société
Philippe n’était pas seulement un survivant. C’était aussi un défenseur infatigable de la dignité humaine et un penseur engagé. Il s’est particulièrement impliqué dans le débat sur l’euthanasie, s’exprimant avec sagesse et nuance. Il a soutenu des organisations telles que « UP for Humanness » et « Soulager mais pas tuer », qui prônent une approche compatissante de la mort, loin du fanatisme médical et de l’exploitation politique.
Il était président d’honneur de l’Institut pour la recherche sur les lésions médullaires et avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 2012. Sans jamais se présenter comme un héros, il a inspiré les autres par ses écrits, ses conférences et ses interviews. « Un homme qui continue d’apprendre à vivre, chaque jour », disait-il de lui-même.
Une transition qui témoigne d’une présence toujours vivante
La mort de Philippe Pozzo di Borgo n’est pas la fin de la conversation qu’il a engagée avec le monde, mais la suite. Son message, selon lequel on peut renaître après une chute, continue de motiver les gens. Tous ceux qui ont vu Le Scénario, lu Le Second Souffle ou assisté à ses conférences ont retenu une partie de son enseignement.
Sa voix résonne encore aujourd’hui comme une exhortation à voir les gens sous un autre jour, à penser qu’une vie pleine, significative et lumineuse est non seulement possible, mais aussi absolument essentielle, même lorsqu’elle est limitée par la maladie ou la tragédie. Pour les sceptiques, son parcours continue d’être un exemple vivant de la façon dont l’inacceptable peut servir de tremplin.
Un exemple de courage qui restera gravé dans le cœur des vivants
Philippe Pozzo di Borgo a donné au monde une vision de l’humanité où l’empathie devient une force grâce à sa tendresse sans concession, sa lucidité désarmante et son humour modeste. Malgré la douleur, son décès laisse place à la gratitude. Car même s’il n’est plus physiquement présent, son esprit perdure dans chaque regard changé, chaque main tendue et chaque stéréotype démystifié.
Philippe nous a également appris à ralentir, à observer et à aimer différemment, d’une manière remarquablement simple mais remarquablement durable, dans un monde qui va souvent trop vite pour écouter.